Printemps 2021 : l’agriculture ligérienne subit les caprices de la météo

Depuis le début de l’année, la région Pays de Loire a connu des conditions climatiques exceptionnelles : déficit cumulé de précipitation de 80 à 150 mm sur les mois de février, mars et avril (pour des moyennes entre 160 et 200 mm), températures records en mars, propices au développement de la végétation, puis un long épisode sur les 15 premiers jours d’avril de gelées répétitives et exceptionnelles certaines nuits par leur niveau d’intensité. Enfin, début mai, des épisodes de précipitations orageuses hétérogènes mais parfois très significatives.

En conséquence, du côté des nappes d’eau souterraines, les plus superficielles ont amorcé leur vidange dès la mi-février, les plus profondes terminent leur recharge en cette fin mai. Jusqu’à fin avril, les cours d’eau ont montré des débits très inférieurs aux moyennes pluriannuelles conduisant parfois à l’activation précoce des arrêtés-cadre sécheresse.

Des impacts agricoles très variés…

Les plus marquants ont concerné les effets du gel sur les vignes et les vergers. Avec des températures allant jusqu’à -5°C à certains endroits en plein débourrement, le vignoble Anjou Saumur présente en moyenne 30 % de bourgeons touchés, parfois 80 % sur certaines parcelles. En verger, le taux de perte a atteint 90 % sans protection antigel. Du côté des céréales, c’est le manque de pluie qui a généré des pertes de potentiel de rendement : cette année l’irrigation des céréales à pailles se justifiait pleinement dans bon nombre de situations. Enfin en élevage, le temps froid et sec a conduit en moyenne à une perte de production d’herbe d’environ 1,5 tonne de MS/ha, obligeant les éleveurs à puiser dans les stocks fourragers.

Cette succession d’aléas climatiques nous amènent à poursuivre et à accélérer encore la réflexion sur  la sécurisation des exploitations et filières agricoles  ligériennes. La Chambre d’agriculture pilote ou est partenaire de nombreux projets ayant pour objectif l’adaptation de l’agriculture ligérienne au changement climatique :

• En élevage, le projet PEREL sur l’autonomie fourragère
• En productions végétales, le projet CLIMATVEG piloté par Végépolys Valley, le pôle de compétitivité sur le végétal : l’évolution des pratiques et systèmes de production au changement
• Ou en appui sur des réflexions stratégiques d’exploitation individuelles ou collectives avec  des investissements de sécurisation :
  • En protection antigel,
  • En irrigation, notamment via le stockage de l’eau hivernale dans des retenues